Objet de culte décoratif, l'ex-voto est de retour. D'où vient cette tradition ?
Il en existe de tous types : en métal doré, en papier coloré, en cire, en bois peint, brodés, en forme de coeur sacré, de colombe, de main, même de bateaux ou d'oeil. Cet objet traditionnel & populaire tombé peu à peu en désuétude au fil des siècles revient à la mode.
Étymologiquement, ex-voto est un emprunt à la langue latine, le terme est composé du latin ex (« à la suite de », « selon ») et de voto (venant de votum, « vœu »), dérivé de vovere votum (« faire un vœu ») et il est issu de l’expression ex voto suscepto signifiant
« en conséquence d’un vœu souscrit »
Un ex-voto est donc à l'origine une offrande votive faite à un dieu ou un saint, en demande de quelque chose ou en remerciement d'un vœu émis puis exaucé. L'ex-voto le plus fréquent aujourd'hui est encore le cierge que l'on fait brûler devant l'autel du saint mais il existe des traces d'ex-voto aussi divers que variés depuis l'Antiquité.
L'ex-voto n'a pas toujours eu la forme de coeur en métal ou coloré que nous lui trouvons couramment aujourd'hui; aussi aux XIVe & XVe siècle il prenait généralement la forme d'une peinture (sur le mur d'une chapelle par exemple) et, entre les entre le XVIe et XVIIIe siècles, celle d'un tableau peint de dimensions modestes plus facilement transportable, composé en deux parties : l'une représentant le sujet céleste (à qui on demande protection ou secours) & l'autre figurant un sujet humain (à protéger). Les offrandes d’ex-voto marins ont été particulièrement nombreuses entre le XVIIIe siècle et le début du XXe, bien souvent sous la forme de bouées ou de maquettes de bateaux. A noter également la forte présence de cette tradition populaire en Provence et dans le Sud Est de la France en général. Au XIXe siècle on trouve toutes sortes d’ex-voto autour de la statue de la Vierge : objets votifs (béquilles), ex-voto anatomiques en cire ou en bois (bras, jambe, cœur), figurines, et ex-voto peints représentant les circonstances de la protection miraculeuse.
Les cœurs en métal argenté ou doré se répandent plus particulièrement aux XVIIIe et XIXe siècles en lien avec la dévotion au Cœur immaculé de Marie qui ne forme qu’un seul cœur avec celui de Jésus, selon saint François de Sales. Il en existe de plusieurs tailles, plus ou moins ornés de gravures ou d’incrustations. Beaucoup sont creux, et peuvent contenir un message de remerciement, une prière, le nom des personnes que l’on recommande à la Mère de Dieu.
Dans la culture mexicaine, la tradition de l'ex-voto en offrande ou simplement en décoration, est encore très forte de nos jours.
Ils sont réalisés en métal embossé et souvent peints de couleurs vives.