La broderie or : un savoir-faire exceptionnel !
La broderie au fil de métal, d'or ou d'argent, est considérée comme un artisanat spécial, différent de la broderie polychrome en soie. Les artisans brodeurs d'or étaient considérés comme de grands manufacturiers. Depuis des siècles ils étaient spécialisés dans la broderie héraldique des drapeaux, les parements de première classe pour les églises et les uniformes des courtisans. Les ateliers étaient surtout des artisanats familiaux, avec des maitres de broderie de père en fils.
Au Moyen-Age, la broderie d’or connaît une époque florissante en Angleterre. On parle d’ “Opus Anglicanum”. La qualité du travail réalisé par les brodeurs anglais est telle que leurs pièces sont recherchées par les plus puissants d’Europe. La terrible peste noire mettra une fin à cet essor.
C’est ensuite dans l’Italie du XVe siècle que la broderie d’or continue son évolution avec la technique de l’“Or Nué” , ou peinture à l’aiguille. Des fils d’or sont posés sur le tissu et fixés par des fils de soie colorés, permettant d’incroyables jeux d’ombre et de lumière.
Il existait différents types de fils d'or, pour différents effets et utilisations. Le fil d'or est fabriqué au Japon. L'âme du fil, qui est souvent en soie, est enveloppée d'or pur.
À partir du XVIIe siècle, les fils d’or deviennent si fins qu’ils peuvent traverser les tissus. De nouvelles techniques de broderie vont s’ajouter aux points de couchures traditionnels et vont orner les vêtements féminins et masculins.
Le XIXe siècle est connu pour son haut niveau de broderie, atteignant celui du Moyen-Âge : les ornements néogothiques présentés aux expositions universelles sont considérés comme des œuvres de maître uniques dans l'histoire de cet art.
Grâce à l’utilisation de fils dorés à la place de l’or pur, la broderie d’or va connaître un nouveau souffle au XXème siècle.
Devenue moins onéreuse, bien que très chronophage, la broderie d’or va être revisitée par de nombreux artistes.
Aujourd’hui, la majorité des fils sont en cuivre recouvert de pigments colorés, parfois mélangés à un peu d’argent. Les fils creux, tels que les cannetilles et les jaserons, sont constitués d’un fil métallique enroulé sur lui-même afin de créer un tube.
La cannetille est souple. En la coupant et en passant un fil à l’intérieur, on pourra la broder comme une perle.
Quant au jaseron, plus rigide, une fois légèrement étiré, on le couchera sur un support à broder grâce au point de Boulogne… Il sert très souvent à cerner les formes que l’on viendra ensuite remplir avec la cannetille.
Il existe encore quelques endroits en France où se savoir-faire un peu magique se perpétue, notamment dans le Forez : La Maison des Grenadières est un atelier-musée situé au coeur du village de Cervières qui met en vous expliquera tout sur ce savoir-faire rare & précieux.